Angelina, deuil périnatal
Des mots sur les maux
‘Il n’y pas d’au revoir pour nous. Peu importe où tu es, tu seras toujours dans mon cœur’ Ghandi.
Sam Wolf
Le cadeau
Peut-être existe-t-il des êtres
Dont la destinée n’est pas
De rester longtemps parmi nous.
Peut-être ceux-là ne sont-ils que de passage.
Ou bien peut-être tout simplement leur vie s’écoule-t-elle
Plus vite que la nôtre :
Il ne leur est pas besoin, pour tout accomplir
De vivre cent ans ici-bas.
Ils traversent notre vie
Pour nous apporter quelque choses
- un cadeau, une aide, une leçon –
Ce dont justement nous avions besoin.
Ils nous ont appris quelque chose sur l’amour, sur le don,
Sur l’importance que quelqu’un peut avoir dans notre vie
Et cela fut un cadeau pour nous.
Ils nous ont tout appris et puis sont partis.
Peut-être ne devaient-ils pas rester plus longtemps,
Et, nous ayant comblés de leur cadeau,
S’en sort repartis, libres, poursuivant leur voyage,
Car ils étaient des âmes très particulières…
Mais leur cadeau nous reste pour toujours.
Mickael R. Berman
Eternité
Est-ce possible que je sois mort si tôt ?
Si tôt que mes cris se soient tus dans ton ventre ?
Si tôt que je n’ai même pas pu effleurer ta poitrine ?
Ni senti tes mains caresser mon front ?
Si tôt que tu n’as jamais soupiré de soulagement
Ni pleurer de douces larmes de joie
Pour ton enfant, ton nouveau-né ?
Est-ce possible que je sois mort si tôt ?
J’en doute car j’ai senti la passion
De ton amour m’entourer au moment
Où les battements de mon cœur ont ralenti
Puis se sont arrêtés.
Comme je reposais immobile, j’ai entendu ta souffrance
Dans ton cri et dans ton « POURQUOI ? »
Hier papa, tu m’as entouré d’amour paternel
Aujourd’hui, chère maman, tu m’as mis au monde.
J’étais là, vous étiez là, nous étions tous ensemble.
Je vous ai entendu murmurer que vous m’aimiez
Je vous ai entendu vous dire, l’un à l’autre
Comme j’étais beau dans ma sérénité éternelle.
J’ai même senti votre douce caresse
Alors que vous me teniez dans vos bras.
Aujourd’hui ne pleurez pas pour moi,
Avec une grâce indicible j’ai un nom,
J’ai une maison, j’ai une vie….
Une vie éternelle !
Grand Corps Malade
J’ai pas les mots
Il est de ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées
Certaines circonstances qui nous stoppent net dans notre lancée
Il est de ces réalités qu’on n’était pas prêt à recevoir
Et qui rendent toute initiative de bien-être illusoire
J’ai pas les mots pour exprimer la puissance de la douleur
J’ai lu au fond d’tes yeux ce que signifiait le mot malheur
C’est un souvenir glacial comme ce soir de décembre
Où tes espoirs brûlants ont laissé place à des cendres
J’ai pas trouvé les mots pour expliquer l’inexplicable
J’ai pas trouvé les mots pour consoler l’inconsolable
Je n’ai trouvé qu’ma main pour poser sur ton épaule
Attendant que les lendemains se dépêchent de jouer leur rôle
J’ai pas les phrases miracle qui pourraient soulager ta peine
Aucune formule magique parmi ces mots qui saignent
J’n’ai trouvé que ma présence pour t’aider à souffrir
Et constater, dans ce silence, que la tristesse m’a fait grandir
J’ai pas trouvé le remède pour réparer un cœur brisé
Il faudra tellement d’temps avant qu’il puisse cicatriser
Avoir vécu avec elle, et apprendre à survivre sans
Elle avait écrit quelque part que tu verserais des larmes de sang
Tu as su rester debout et je t’admire de ton courage
Tu avances la tête haute et tu traverses cet orage
A côté de ton épreuve, tout me semble dérisoire
Tout comme ces mots qui pleuvent, que j’écris sans espoir
Pourtant les saisons s’enchaîneront, saluant ta patience
En la force et ton envie, j’ai une totale confiance
Tu ne seras plus jamais le même mais dans le ciel, dès demain,
Son étoile t’éclairera pour te montrer le chemin.