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La culpabilité


La culpabilité est une émotion inhérente au deuil périnatal. Elle apparaît souvent quand les parents ne trouvent pas de 'coupable' à la mort de leur bébé et retournent leur colère envers eux-mêmes. Alors ils s'infligent des reproches incessants, omniprésents, torturants, ils mettent en place des sentiments de dépréciation, une baisse d'estime de soi, parfois de la haine contre soi. Ces sentiments vont entraîner un état dépressif intense et prolongé.





La culpabilité


La culpabilité est le sentiment de faute ressenti par un sujet, que celle-ci soit réelle ou imaginaire. (Larousse). Nécessaire à toute vie sociale, le sentiment de culpabilité peut être douloureux et contraignant, et faire naître une forte angoisse et une tendance à l'autoaccusation.


Dans le deuil périnatal, le fait d'être coupable d'avoir commis une faute est plutôt rare. Les parents ressentent le plus souvent le sentiment d'être coupable d'une faute imaginaire responsable de la pathologie de la mort de leur enfant.


Le couple va chercher ce qui a été fait, pas fait ou mal fait pendant la grossesse qui pourrait expliquer le drame. Si la recherche est vaine, les parents interrogeront des actes passés 'Qu'est ce qu'on fait pour mériter ça?", la liste des actions pourraient se voir rallongée chaque jour dans l'imaginaire parentale. Et la culpabilité décupler en parallèle.




La culpabilité aïgue des mères


Les mères se sentent responsables de tout, y compris de la mort de leur bébé. Elles restent persuadées de devoir porter cette écrasante culpabiilité sur leurs frêles épaules à défaut d'avoir pu porter leur enfant dans leur ventre jusqu'au terme de la grossesse.


La culpabilité est importante en cas de mort foetale in utero, les mères s'interrogent sur leur part de responsabilité "Qu'ai'je mal fait enceinte?', 'Ai-je tué mon bébé?' Elles se reprochent également de ne s'être rendu compte de rien, de ne pas avoir été plus tôt aux urgences, d'avoir trop travaillé... La culpabilité est encore plus forte en cas d'interruption médicale de grossesse. Les mères qui apposent leur signature sur la demande d'IMG en prennent l'entière responsabilité et expriment violemment leur culpabilité : 'j'ai pris la décision de tuer mon bébé.'


Les mères s'en veulent terriblement de ne pas avoir su protéger leur enfant, de ne pas avoir assuré leur fonction primaire maternelle, d'avoir eu un corps défaillant. Le sentiment d'impuissance leur donne l'impression d'être responsable de tout. Ecrasées par le poids de leur culpabilité, elles s'interdisent le plus petit plaisir, la moindre joie. Ressentir des instants de bonheur sonnerait comme une trahison envers leur bébé mort.


Le sentiment de culpabilité peut trouver sa source dans le fait de survivre à son enfant, d'être encore en vie quand son bébé n'est plus, de ne pas être mort à sa place.

La culpabilité se traduit par des ressassements, se répéter que l'on aurait dû mourir à la place de son enfant ou avec lui. Notre vie n'a plus de sens, il n'y a plus de légitimité à vivre, à faire partie de ce monde. Se projeter dans le positif devient compliqué tellement la culpabilité est grande.


Pour certaines mères, se sentir coupable peut permettre de rester dans l'action, dans la réparation et donc d'éviter de s'effondrer. Pour d'autres mamans, la culpabilité est un moyen de maintenir un lien avec leur enfant décédé. Accepter de se détacher de ce lien négatif permet de conserver uniquement le lien merveilleux de l'amour entre un mère et son enfant et faire la paix avec soi-même.



Le temps sera un allié majeur et estompera le sentiment de culpabilité. Les mères réussiront à se réinscrire dans une dynamique temporelle et accepter qu'elles ne peuvent rien changer au décès de leur enfant. Les sentiments, eux, ne sont pas figés dans le temps, ils peuvent changer, évoluer, se transformer positivement.



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